La belle saison approche, les « arrêtés » interdisant l’arrosage des aires d’évolution équestres se multiplient à juste titre. Cela peut avoir un impact important sur des structures évènementielles, des propriétés assujetties à des vents importants (perte de sable) et également un conflit avec la clientèle.
L’eau est une ressource rare et d’un point de vue extérieur, l’arrosage des installations équestres pour la pratique de l’équitation semble dérisoire à côté de la nécessité d’irrigation des cultures agricoles. La recherche de solutions réduisant la consommation d’eau des sols équestres est donc un enjeu économique et écologique.
Des approches permettent de réduire la consommation en eau d’un sol équestre :
- Fibrage des sols
- Revêtement alternatif sans arrosage
- Carrières subirriguées
Fibrage des sols :
La texture des sols équestres modernes est composée de sables de silice ou de microsables blanc résulte de l’interaction entre le sable et l’eau qui sert de liant. Ils demandent donc impérativement le maintien d’un certain degré d’humidité pour ne pas devenir des bacs à sable.
Une solution est possible et consiste à utiliser des copeaux de textile qui vont se comporter comme de petites éponges dans le sable. De plus, les copeaux sont moins chers que le sable. Ils vont stocker l’eau pour la redistribuer au fur et à mesure que le sol sèche. On ajoute généralement entre 1 et 3 kg de textile par m² que l’on incorpore à l’aide d’un rotovator sur les 10 cm supérieurs du sol. On pourra réaliser une économie d’eau qui peut atteindre 50 %.
Revêtement alternatif sans arrosage :
Deux alternatives sont actuellement possibles avec des sols en copeaux de plastique ainsi que de bois. Ils conviennent à l’enseignement sur des petits niveaux car ils sont souples et préservent ainsi les membres des chevaux ou poneys. Ils ne sont pas adaptés à l’entrainement à l’obstacle sur des hauteurs importantes et pour l’organisation d’évènements.
Le bois aura tendance à se dégrader au fur et à mesure du temps, il faudra prévoir un rechargement en copeaux. Il est judicieux de réfléchir à l’impact aussi bien économique qu’écologique, mais une carrière avec des copeaux plastique n’impacte-t-elle pas les sols par une dégradation et une pollution ?
Carrières subirriguées :
L’arrosage par subirrigation consiste à mettre en place un réseau de drainage sous le sable drainant. L’humidité remonte par capillarité et les drains.
Les étapes de création :
- Première étape, la pose d’une bâche étanche (géomembrane)
- Deuxième étape, mise en place du système de drainage (flux et reflux)
- Troisième étape, mise en place du sable drainant
- Quatrième étape, mise en place du sable avec fibre
Une subirrigation apporte une quantité d’eau homogène car il n’y a pas de recoupement des secteurs. Elle nécessite 50 % d’eau en moins par rapport à un arrosage aérien.
L’investissement est bien évidement plus important, au vus des compétences et des matériaux supplémentaires. Chez un constructeur sérieux, il vous faudra débourser environ 75 €/m2 pour un arrosage par le sol contre 61 €/m2 pour un système classique avec arrosage aérien. Une perte économique facilement valorisable par l’économie d’eau et de temps consacré à l’arrosage.